Il s'agit plutôt d'un mode de vie qui consiste à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation. Ce mode de vie est adopté en lien avec une idéologie de ce que devraient être les relations entre les humains et les animaux. Plus globalement, le véganisme peut s'inscrire dans une action pour la défense des droits des animaux (Wikipedia, 2017).
Notre premier réflexe est de penser à l'adoption d'une pratique alimentaire végétalienne. C'est à dire une alimentation qui exclu toute trace animale : viande, poisson, produits laitiers,œufs et miel.
Toutefois, le véganisme à une approche beaucoup plus globale. Il exclut la consommation de tout autre produit provenant des animaux, de leur exploitation ou de ce qui est testé sur eux. Ici on peut faire référence aux produits créés à partir de la cire d'abeille ou encore aux cosmétiques ou médicaments contenant des substances d'origine animale ou ayant été testés sur des animaux.
En matière de textile, les personnes véganes excluent le cuir, la fourrure, la laine et la soie.
L'impact de l'élevage
En 2010, compte tenu des effets néfastes de l’élevage industriel, l’ONU a annoncé que la meilleure façon de protéger l’environnement est d’adopter un régime végétalien ou végétarien.
En effet, pendant mes études en environnement nous avons eu accès à de nombreux rapports scientifiques qui démontraient que l’élevage est l’une des causes principales des problèmes environnementaux les plus pressants. Cela touche autant les aspects du réchauffement planétaire (18% des émissions total des gaz à effet de serre), de la dégradation des sols, de la pollution de l’atmosphère et des eaux ainsi que de la perte de biodiversité (Espagnol et Leterme, 2010).
De plus, comme la population mondiale est croissante, il y a augmentation de la quantité d’animaux destinés à toute forme de consommation. Un rapport de la FAO indique que le pâturage occupe 26% de la surface émergée de la terre et que les animaux d’élevage représentent environ 20% de la biomasse animale terrestre totale.
L'exemple du cuir
Outre les impacts directs de l'élevage sur l'environnement, la transformation du cuir n'est pas sans trace. Les tanneries utilisent des procédés qui impliquent des métaux toxiques (chrome) qui sont nuisibles à la fois pour la santé des travailleurs et aussi, pour les cours d'eau et la vie animale environnants. Ils utilisent donc une importante quantité d'eau et de composés chimiques afin de façonner, d'assouplir et de teinter les peaux avant de les commercialiser.
Certains pays ont imposé des règles pour minimiser l'impact du tannage. Toutefois, certaines entreprises ont décidé de se délocaliser afin de ne pas avoir à s'y conformer. Il s'agit ici d'être d'autant plus vigilant sur la provenance de l'article souhaité.
La mode végane, un gage écologique ?
Une question primordiale se pose ici. Les textiles d'origine végane sont-ils écologiques ? Le sont-ils plus que les textiles d'origine animale ? Prenons l'exemple du cuir synthétique. Bien que celui-ci ne contiennent pas de trace animale, il est dans la quasi totalité des cas, conçu à base de pétrole ! Bien que nous n'ayons trouvé d'étude comparant l'impact écologique des cuirs synthétiques et naturels, nous savons que tout ce qui est conçu à partir de pétrole n'est ni écologique, ni durable. Dans les deux cas, et pour des raisons différentes, l'impact écologique peut être important.
Ensuite, les cuirs synthétiques sont moins dispendieux que les cuirs animals mais sont aussi moins résistants. Par exemple, une sacoche en cuir d'origine animale pourra durer des décennies avec un minimum d'entretien. En contrepartie, une sacoche similaire en cuir synthétique ou artificiel s'usera beaucoup plus rapidement. Ceci implique donc de la remplacer sur une base beaucoup plus régulière et de générer davantage de déchets à base de pétrole.
Toutefois, certaines prennent entre 500 et 1000 ans à se dégrader ! Donc les cherches sont effectuées depuis les dernières années afin de créer et de commercialiser un cuir synthétique à base végétale. En effet, Richard Wool, professeur chercheur de l'Université du Delaware a développé un éco-cuir produit à partir de fibres naturelles tels que le lin ou le coton mélangé à du maïs, du soya et d'autres huiles végétales. Les fibres produites sont ensuite assemblées sur plusieurs couches et le résultat serait très similaire au cuir animal même qu'il serait plus résistant. Cependant, ce n'est pas encore accessible au commun des mortels mais certainement une belle avenue à suivre.
Aussi, il existe de belles alternatives de mode végane qui vont utiliser des bouteilles de plastique comme matière première au lieu de s'approvisionner de plastique nouveau. Nous parlons ici de revalorisation et c'est louable d'un point de vue écologique. Cela pose par contre d'autres questions sur l'impact à long terme de telles pratiques. En effet, il a été démontré que l'utilisation de plastique dans les vêtements et les accessoires pouvait provoquer l'apparition de microparticules de plastiques dans les océans.
Textiles d'origine animale sans cruauté et écologiques
Nous avons abordé l'impact de l'élevage sur l'environnement mais le cuir n'est pas le seul textile de provenance animale. Il existe des textiles d’origine animale beaucoup plus durables. La laine de mérinos et la soie biologique en sont des exemples. Dans les deux cas, leur élevage peut être fait dans le respect de l'animal. Les deux peuvent porter la certification Global Organic Textil Standard (GOTS), la référence en matière de textiles écologiques.
En ce qui concerne la laine de mérinos, un seul mouton peut produire 8000 km de fil de laine par année. La laine présente des impacts écologiques restreints qui résident principalement dans le traitement de la fibre et dans le traitement antiparasitaire des animaux. La laine est dotée de caractéristiques exceptionnelles qui ne sont pas retrouvées dans des textiles naturels végans.
La soie conventionnelle provient d'élevages dans lesquels les vers à soie sont tout d'abord gavés d'antibiotiques avant d'être tués au moment de récupérer le fil de soie.La soie bio est une innovation sur le marché du textile. Elle est produite dans un cadre biologique strict. Les mûriers destinés à nourrir les vers sont cultivés de manière durable, les vers à soie ne reçoivent pas de traitement antibiotique et le fil de soie est récupéré uniquement lorsque la chenille a quitté son cocon. Elle peut être faite avec de la soie sauvage ou en élevage.
Finalement, mode végane ou non, il n'y a aucune garantie que le produit fini soit plus écologique et plus durable. Nous avons vu l'exemple du cuir et aurions pu aussi parler de l'exemple du coton traditionnel qui a un impact grandiose sur l'environnement. Dans tous les cas, lors de l'achat d'un produit ou d'un vêtement, une question de fond devrait diriger votre achat. Incluant la non cruauté envers les animaux, votre achat sera-t-il durable pour vous et pour les générations futures ?
Écologique vôtre,
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Lectures et vidéo complémentaires:
Mode végane: qualité sans cruauté
Vegan Leather: What It Is and Why It Belongs in Your Closet
Richard Wool, Eco-Leather and Other Green Polymers
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